Symbioportrait I

2023
Dans l’exposition collective APERCEPTION(S) des étudiant·e·s à la maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM au CDEx
Oeuvre photographique - réalisée à l’Île Sainte-Marie

Description –
Le Symbioportrait I est le premier dévoilement visuel de recherche d’un faire-corps avec le territoire, ici l’Île-Sainte-Marie. C’est par la fabrication et l’emploi d’un déclencheur souple hydraulique de 120 pieds que je tente ce rapprochement. Un autoportrait réalisé avec l’outil accompagné d’un texte autothéorique mélangeant des messages vocaux et des notes de terrain. Il permet de véhiculer mon engagement physique et mental dans ce processus et de dire visuellement mon besoin de faire-corps. Il parle aussi de l’implication du froid, de l’essai et de l'erreur. Un texte au toi qui progresse et change de signifiant. Le tu est parfois l’île, les bouleaux, l’outil, le lapin, etc. Leur interdépendance est alors tangible dans ce flou dissimulant une multitude de voix.

Extrait –
ce n’est rien de nouveau tenter de fondre avec toi. que je me love dans tes entre-branches où s’impose la première lumière. que je te présente à des femmes qui se dévêtent en tes murs de bouleaux, de bardanes, d’asclépiades et de souches. que je te laisse me délimiter pour éprouver l’ivresse de ne pas me restreindre à la superficie de ma chair. tes glaces se cassent mais nous ne sommes que février. je marche l’épiderme de ton sol en fonte, un épuisement se cale dans mes bronches. à chaque visite je patiente une présence additionnelle. la bordée me convoque de faire bouleau. verticalité et gravité. je teste le retour de ton diaphragme. l’implication du froid élimine toutes bulles d’air. aucun déplacement n’est possible dans la courroie. manipulation à même la neige, le gel se fait plus vite, les impératifs du temps s’agitent dans mes mains. aucune échappée aqueuse. par un geste très précis, l’aiguille revient. lenteur, contradiction, attente. des planchers craquent dans la forêt et la chance est à l’existence des oiseaux dans le ciel. qu’elles osent naïves de notre virulence partager le même bleu. lorsque vous apparaissez en horde je n’arrive jamais à vous dénombrer. surplomb de noir. la seule occurrence où le bleu n’importe peu. personne ne nous apprend à dire au revoir. toutes ces allées et venues. le soulagement que tu étais là. que l’eau devait couler sur tes joues ocrées. je t'adresse impulsivement toutes les raisons de ma présence. de mon acharnement à revenir. habitée d’incomplétude. l'île rapetisse au centimètre de toi. tu me portes des vérités que je ne cherchais pas même à effleurer. le ciel et mes yeux s’emplissent de gris. je t’ai maintes fois contourné. peut-être même bousculé. je ne comprends pas la mort, tu me demandes d’arrêter. je pense que dire au revoir est l’opposé de rompre. c’est de passer du temps, le plus qu’il se peut, pour ensuite partir, jamais complètement. ce n’est pas le territoire que je quitte, mais la conviction que la symbiose me préserve. pour suppléer à l’absence, je crois à l’ubiquité du vent.

Remerciements –
L’Île Fryer et L’Île-Sainte-Marie, territoires non cédés Kanien'kehà:ka (Mohawk) et N’dakina (Abénaquis). Pierre Gaudet, Rémi Martel, Claire Savoie, Marion Schneider, Émy Gélinas, Josée Brouillard, Arlo, Robert Saucier, Sarah Cloutier, Lauriane Girard, Carl Beauchemin, Chloé Larivière, Samy, Mathieu Jacques.

Lien vers le fonctionnement du mécanisme Déclencheur souple hydraulique –
lein ici

Crédits photos –
Vickie Grondin et Sébastien Huot






Plier le(s) territoire(s)

2022
Dans l’exposition collective OUVERTURE(S) des étudiant·e·s à la maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM au CDEx
Installation vidéo. Tourné aux Îles de la Madeleine. 15 minutes.

Description –
Dans cette installation, j’aborde l’idée du transfert d’un territoire à un autre. Initialement lunaire-insulaire, il devient photographique pour ensuite se transposer au sol de la galerie. Je décuple le dialogue corps-territoire en m’y réinsérant dans les impressions photographiques et les tournant tel un livre délié. 

Crédits photos –
Vickie Grondin et Sébastien Huot

Lien vidéo –
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Précession des équinoxes

12 au 17 mai à la galerie CRITERIUM 2022
Une coproduction de VU et du Festival en arts littéraires CANICHES par CONTOURS, Québec. 
Commissaires - Vanessa Bell et Juliette Bernatchez
Exposition solo multidisciplinaire

Description –
Avec l’exposition Précession des équinoxes, l’artiste multidisciplinaire Vickie Grondin explore par l’autoportrait son rapport à la solitude dans une insularité lunaire. Astronaute avide d’espace et d’une identité différente que celle imposée, elle arpente vaste, troque les caoudeyres pour les cratères. Dans les inclinaisons elle se rencontre, cherche à ressentir sa petitesse pour déplier son immensité. Cette lune devient son « ailleurs » pour prendre distance.

La précession des équinoxes est le terme utilisé pour désigner le décalage progressif du positionnement des étoiles induit par un lent changement de direction de l'axe de rotation de la Terre sur des milliers d’années. Appuyée par la photographie, la performance et la textualité, cette translation se traduit ici à échelle personnelle, par une naissance choisie.

Ici, une promesse de dégagement.

Crédits photos –
Marion Desjardins, Vickie Grondin, Carl Beauchemin

Remerciements –
Merci à Juliette Bernatchez et Vanessa Bell pour l’espace d’expressivité offert avec confiance et sororité. Merci Carl Beauchemin et Alphiya Joncas d’avoir été mes mains à maintes reprises. Merci à toute l’équipe de VU (Vincent Drouin, Audrey Lahaie, Denis Thibeault, Géraldine Martin, Anne-Marie Proulx et Jacynthe Carrier). Merci Maxime Rheault et Criterium. Merci Catherine Duchesneau, Guillaume Ploudre, Camille Lamy et Isaac Leblanc. Merci au CALQ pour le soutien financier.

Lien vidéo –
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Tranquility Base

2022
Performance dans l’exposition Précession des équinoxes

Description –
Mise en mouvement de l’exposition photo Précession des équinoxes. La recherche introspective d’une solitude, contre-intuitive et longuement évitée, incarnée par la figure d’astronaute femme. Tranquility Base est une performance approchée tel un geste d’émancipation entre le fictif et le réel d'une quête de singularisation identitaire. De corps territoire à corps céleste, je tente d’éveiller ce qui se plaît dans la dormance, de vous en lire les fragments.

crédits photos  –
Marion Desjardins, Vickie Grondin, Carl Beauchemin

Lien vidéo –
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