J’oscille entre Mooniyang/Tiohtià:ke/Montréal, Munagesunook/Les Îles de la Madeleine et tous corps d’eau. Ma démarche s’attarde aux intimes relations possibles entre les corp(s) et les territoire(s) avec une affection particulière pour les milieux insulaires. Comment une terre entourée d’eau et ses vents saillants décident le corps, le fait se mouvoir, s’émanciper, évoluer. Par des tentatives de m'inscrire dans le monde de manière autre et incorporée en déjouant l’antériorité anthropocentriste et les ténacités capitalistes, je poursuis des recherches ancrées dans l’hybridation de pratiques artistiques et la porosité des matières. Une parole aqueuse, autothéorique, me permet d’écrire l’insularité dans une posture féministe et profondément fluide. L’eau déborde, s'immisce dans l’atelier, dans mes outils, dans la manière de translater sur le continent toutes les forces agissantes d’ici. Je m’anime à la mise en relief des voix avec lesquelles je pense, à défendre des savoirs alternatifs (coconstruit, local, sensoriel, queer et indocile). Par mon travail, je souhaite permettre une rencontre matérielle qui nous (re)positionne dans la temporalité des milieux liquides et insulaires en obligeant une lenteur à l'expérience.
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