est-ce en raison des glaces que les eaux tirent la nuit








rencontre mouvements-mots entre vanessa bell et vickie grondin



je aux épaules se resserrent

éloignant m’appartient

par elle meurtrière agitée providence
je blanchis cristallin fais entorse aux renards bourrasque

à rebours je connais les chemins
des heures exemptées j’avance invincible
les bras épinglés de morsures cou braqué
je tangue dépouillée vers ma rencontre
ce n’est pas possible mon corps petit acharnement récurrent
œil bandé irrigations chevilles une impasse les têtes de chevaux à la mer

je cœur au visage
comme autant d’exercices de dévotion

je immense imprenable
assise en mon centre
la foire aux amours je contoure

le pieds chancelant aux abords hanches de sauvetage
de la tête ondoie je mesure en motifs réguliers ma présence au monde

est-ce en raison des glaces que les eaux tirent la nuit
en preuve échappée
je parle cent trente fois ma langue sédimentaire
dans l’écho du nordet

je au sel la mer
m’abandonne



réalisation / mouvement - vickie grondin
texte / voix - vanessa bell
direction photo - carl beauchemin
musique - kéven tremblay